Le mécanisme des contrôles

Vous êtes en zone de chelem. Quand et comment initier le processus de nomination des contrôles? Dans le système classique, la nomination du premier contrôle dénie tout contrôle inférieur. Nous vous proposons ici une nouvelle approche, adoptée par tous les meilleurs joueurs. Elle implique de se doter d’outils supplémentaires et notamment d’avoir recours à l’enchère de 3SA laissée auparavant sans emploi.

1. Avant-propos

Ce type d’article est écrit pour les joueurs classés en troisième série ou deuxième série mineure et sont censés suivre l’enseignement du SEF. Il m’arrive, assez fréquemment, de déroger au SEF, mais vous en êtes toujours alerté. Les dérogations que je vous propose obéissent à un souci d’amélioration, sans chercher à vous imposer de fastidieux efforts de mémoire et même en essayant de les simplifier. Et il va en être de même dans cet article.

Dans un cours de perfectionnement, une règle conditionne le démarrage des contrôles :

Dans le système standard, la nomination du premier contrôle dénie le ou les contrôles inférieurs.

Dans la séquence :

4♦️ dénie le contrôle à Trèfle et, en corollaire, si le répondant nomme son contrôle à Cœur (4♥️), il affirme en même temps le contrôle à Trèfle. Ce système suit une certaine logique, je l’ai pratiqué dans les années 1980, mais il n’est malheureusement ni efficace ni performant. Illustrons la séquence ci-dessus, avec à l’ouverture en Sud :

En bon soldat, Sud, qui envisage un chelem, initie le processus des contrôles en disant 4♣ et, quand il entend 4♦️, As ou singleton, il n’a pas résolu son seul problème qui est le contrôle à Cœur avant de poser le Blackwood. Et, surtout, il n’a pas de moyen pour demander ce contrôle, sauf à connaître une enchère très sophistiquée, un saut à 5♠, utilisé précisément pour poser cette question, avec un risque de finir sans gloire à 6Piques en face de ♠V764 ♥️RD92 ♦️4 ♣D1073.

Retenez pour l’instant ceci : initier le processus des contrôles en nommant systématiquement le contrôle le plus économique peut engager la séquence sur de mauvais rails.

2. Les enchères de contrôle

A. Quelques définitions

1) L’enchère de contrôle impose toujours le palier de la manche. Elle ne doit être confondue ni avec une enchère de tenue, ni avec une enchère naturelle.

Exemples :

Nomme une tenue à Cœur vers 3 Sans-Atout.

Déclenche les contrôles.

Enchère naturelle d’essai de manche.

2) Un contrôle est défini comme la non certitude de perdre les deux premières levées dans la couleur annoncée. Un Roi second ou troisième est un contrôle, même s’il est exposé à être traversé dès l’entame. Les contrôles d’honneur sont l’As et le Roi, les contrôles de coupe, la chicane et le singleton. L’As et la chicane sont des contrôles du premier tour, l’adversaire ne peut pas encaisser la première levée dans cette couleur. Le Roi et le singleton sont des contrôles de deuxième tour.

Exemple :

L’enchère de 4♦️ montre aussi bien l’As ou le Roi, le singleton ou la chicane.

3) La nomination d’un contrôle suit en général la découverte d’un soutien.

Il existe néanmoins des situations de contrôle anticipé, “avant de conclure”.

Exemple :

Contrôle à Trèfle, agrée l’atout Cœur. Ici, il n’y a pas de doute, Sud a décrit une main régulière, l’enchère de 4♣ ne peut pas être naturelle et ce contrôle affirme un soutien de quatre cartes à Cœur en dessous du palier de la manche, économiquement. Pensez qu’un soutien de trois cartes à Pique peut être exprimé par 3♠ sur 3♥️ et laisser ainsi l’espace pour les enchères de contrôle s’il y a lieu.

En revanche, dans une séquence comme :

Il y a un doute, 4♣ peut être une enchère naturelle.

Mon conseil ? Suivez ce principe :

Quand il y a un doute entre enchère de contrôle et enchère naturelle, vous devez, dans un premier temps, interpréter cette enchère comme naturelle.

B. Deux principes essentiels

Retenez votre souffle. Tout va se jouer en quelques lignes.

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