Spring Foursomes 2024

Le Spring Foursomes est considéré comme l’événement le plus prestigieux du calendrier bridge anglais, attirant de nombreux joueurs internationaux de partout dans le monde. Organisé pour la première fois en 1962, le “Spring Fours” est aujourd’hui une compétition par équipe à double élimination de 9 tours qui a lieu entre le vendredi et le mardi du premier pont du mois de mai. Le format fait que vous ne restez jamais sans jouer. Même si votre équipe perd un match, vous restez en lice. Si vous en perdez un autre, vous pouvez intégrer une épreuve de consolation appelée le “Punchbowl Knockout”. Et si vous n’arrivez pas à vous qualifier pour celle-ci, il y a un Patton suisse le lundi pour la Hamilton Cup. Les quatre équipes “survivantes” de l’événement majeur se disputent le Provost Trophy lors des demi-finales et de la finale le mardi.

Cette année, 57 équipes se sont inscrites au Fours (sur 64 possibles maximum), 9 de plus que l’an dernier. De nos jours, c’est Bristol, au Sud-Ouest de l’Angleterre, qui accueille la compétition. Située sur la côte, la ville ayant servi de port marchand important avec l’Irlande depuis le 11ème siècle, elle possède naturellement une histoire maritime riche. Les voies navigables entrelacées de la rivière Avon, sur laquelle elle est construite, abritent désormais une multitude de bateaux convertis en restaurants, boutiques et pubs. Et c’est une bonne chose puisque Bristol compte beaucoup d’étudiants.

Source de l’image : John McMahon

Ce tournoi n’a pas réussi à mon équipe. Après avoir “perdu une vie” très tôt, nous nous sommes repris le dimanche et avions 32 IMP d’avance au moment d’attaquer le dernier set du dimanche soir, mais nos adversaires, l’équipe Lawrenzo, n’ont pas baissé les bras. Ils se sont décentrés pour essayer de créer des swings et ont de surcroît bien joué, engrangeant 44 IMP pour gagner le match de 12 points et nous éliminer. Voici une de leurs actions :

*Cœurs

Après le soutien à la manche exubérant de Patrick Lawrence, à charge d’Oliver Lawrence de s’occuper du jeu. Mon coéquipier a entamé d’un Carreau, que le déclarant a interprété comme un singleton. Dans ce cas, jouer de façon standard à l’atout avait peu de chances de réussir. Le déclarant devait manier les Piques pour une perdante, ce qui, d’un point de vue technique, nécessitait qu’Ouest ait un doubleton As-Dame, ADx ou Dx. Mais si les Carreaux étaient 4-1, le contrat ne pouvait pas être réalisé face à ces distributions. Est serait en mesure de jouer un Trèfle pour donner une coupe à Carreau avant que les atouts ne soient enlevés. Le déclarant pouvait réussir contre le doubleton AD, mais uniquement si Ouest possédait aussi les deux gros Cœurs.

Même si les Carreaux étaient 3-2, utiliser la Dame de Carreau comme communication pour s’attaquer aux atouts rendrait le jeu délicat si les défenseurs raccourcissaient la main cachée en jouant Cœur alors que les Carreaux étaient bloqués. En ayant tout cela à l’esprit, Oliver Lawrence a décidé de garder ses communications à Carreau ouvertes tout en jouant pour une position à l’atout beaucoup plus probable. Il a pris de l’As de Carreau au mort et appelé un petit Pique ! Est a joué petit comme le feraient la plupart des joueurs, par pure habitude, et le Valet de Pique a forcé l’As. Quand la Dame de Pique est tombée sous le Roi peu après, le déclarant avait réussi à perdre une seule levée d’atout sur une donne où quatre perdantes semblaient inévitables. Peut-être qu’Est aurait dû savoir que son partenaire avait l’As de Pique pour son ouverture car Ouest avait clairement peu de cartes à Carreau, mais plonger de la Dame de Pique est plus facile à dire qu’à faire. Bravo à Oliver Lawrence d’avoir trouvé une ligne de jeu aussi créative ! S’il avait chuté, son équipe l’aurait suivi dans sa chute.

Cette année, la finale a été disputée par les tenants du titre, la formation Orca (Allfrey ‒ Robson, Plackett ‒ Erichsen, Crouch ‒ Cope), et l’équipe surprise Hauge (Hauge ‒ McIntosh, Evenstad ‒ Heiberg-Evenstad), 27ème tête de série au départ qui a battu tous ses adversaires en restant invaincue. Nicolai Heiberg-Evenstad n’a que 16 ans mais a déjà marqué le bridge de son empreinte avec de nombreux résultats excellents comme celui-ci. Il était en action sur cette donne tirée de la finale, avec son père Stian comme partenaire :

Après des enchères conventionnelles, Nicolai a déclaré 4 Cœurs sur l’entame à Carreau prise en main. Il a joué un Trèfle vers le mort. Ouest a dégainé l’As pour rejouer Pique et le 9 d’Est a obligé Sud à mettre l’As. A ce stade, il aurait pu paraître séduisant de monter au Roi de Trèfle puis de laisser filer le 10 de Cœur. Le déclarant pouvait alors couper la Dame de Trèfle pour gagner une communication pour faire une impasse à Cœur après avoir défaussé sur les Carreaux. Toutefois, cette ligne de jeu peut aller à l’encontre des mauvais partages comme ça aurait été le cas ici. Nicolai a simplement joué l’As et un autre Cœur à la place, gagnant ainsi le contrat. Dans l’autre salle, Dan McIntosh a continué à Carreau à la troisième levée, donnant au déclarant une communication facile pour faire l’impasse à Cœur. Le déclarant est ensuite monté au mort à Trèfle et a essayé d’encaisser un Carreau avant de continuer à l’atout, mais il a concédé une coupe et avec elle une deuxième levée d’atout et il n’a pas pu retourner au mort pour une deuxième impasse à Cœur.

L’équipe Hauge a remporté la bataille sur cette donne mais elle n’a pas gagné la guerre. Orca s’est imposée de 39 IMP pour conserver son titre. Bravo à Alexander Allfrey, Andrew Robson, Richard Plackett, Espen Erichsen, Peter Crouch et Simon Cope pour leur victoire !

L’équipe Orca : Andrew Robson, Espen Erichsen, Richard Plackett, Alexander Allfrey, Peter Crouch, Simon Cope.
Image utilisée avec la permission de l’EBU.

Le Punchbowl, le tournoi par élimination secondaire, a été remporté par l’équipe Seale (Catherine Draper, Ian Pagan, Catherine Seale et Andrew Woodcock) face à l’équipe Duursma (Judith Duursma, Veri Kiljan, Bart Nab et Meike Wortel) en finale.

Les autres demi-finalises étaient l’équipe Small (Jon Cooke, John Cox, Martin Nygren, Cameron Small, Peter Taylor et David Willis) et l’équipe Fegarty (Paul Barden, Catherine Curtis, Jamie Fegarty et Paul Fegarty).

Catherine Seale et Ian Pagan
(Catherine Draper et Andrew Woodcock absents).
Image utilisée avec la permission de l’EBU.
Sarah Bell, Mike Bell, Phil King, Paul Grünke, Matt Brown.
Image utilisée avec la permission de l’EBU.

Les vainqueurs de la Hamilton Cup, le Patton suisse organisé le lundi : Paul Grünke, Phil King, Matt Brown, Sarah Bell et Mike Bell.

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