Enfin une première place avec Romaric !

Un festival pour les jeunes… et pour ceux qui les coachent

Ici MKB pour un nouveau week-end de bridge, cette fois à Prague !

J’avais déjà joué une fois là-bas, pour les Winter Games (où je jouais aussi avec Romaric). Cette fois-ci c’est une épreuve moins compétitive et plus conviviale qui s’annonce, puisqu’il s’agit d’un festival réunissant des équipes de toute l’Europe, avec des joueurs de 10 à 26 ans.

Du 14 au 17 novembre, se tenait donc le Youth Bridge Festival de Prague, accompagné en parallèle d’un Youth Coach Seminar : l’EBL avait convié des coachs et encadrants à un séminaire de deux jours, avec un objectif très clair :

• partager des idées pour promouvoir le bridge auprès des jeunes,
• échanger sur les méthodes pédagogiques,
• réfléchir à la mixité et à la manière de garder les jeunes motivés dans la durée.

Nous, côté France, nous n’étions là que pour jouer l’évènement junior. Mais c’était vraiment agréable de voir ce séminaire se dérouler à côté, avec des gens qui réfléchissent à la transmission pendant que les jeunes jouent. On sentait que le week-end avait été pensé comme un tout : pas seulement une compétition, mais un moment pour faire avancer le bridge junior en Europe.

Le rôle central de Milan Macura

Ce festival n’aurait clairement pas pu avoir lieu sans Milan Macura, qui était au cœur de l’organisation.

On sent qu’il a vraiment à cœur de partager sa passion avec la nouvelle génération et de créer des conditions de jeu agréables, pédagogiques et motivantes. Ce genre de profil est précieux pour le bridge, et pas que le bridge junior.

La seule équipe française au milieu de l’Europe

Face à nous, une quarantaine d’équipes venues de Pologne, Tchéquie, Hongrie, Turquie, Norvège, Danemark, Allemagne, Slovaquie, Croatie, Roumanie, Belgique, Suisse… Ce qui m’a frappée, c’est le nombre de filles, surtout dans les catégories U16 et U21. Quand on connaît les difficultés de mixité dans le bridge, c’est très encourageant de autant d’équipes mêlant filles et garçons. 💗​​

Le programme du week-end

• Vendredi soir : Welcome Pairs, assez détendu, ouvert à tous (y compris les coachs).
• Samedi : épreuve par paires principale, avec deux catégories d’âge (U18 et U26) et, en parallèle, le début du séminaire des coachs.
• Dimanche : Swiss par équipes, toutes les équipes ensemble, et deuxième jour du séminaire.
• Lundi matin : finales par catégories d’âge, dont la finale U26 où nous nous sommes qualifiés.

Les après-midis de bridge finissaient plutôt tôt ce qui nous a permis de profiter un peu de Prague.

La finale U26 par équipes : trois matches pour un titre

Je vais être honnête : je n’étais pas vraiment en forme pour les épreuves par paires. Le manque de sommeil ne m’a pas aidée à compter jusqu’à 13. Heureusement, j’avais en face de moi probablement le partenaire le plus indulgent que je connaisse. Avec Roro, quand je fais une bêtise, ça le fait rire, et je sais qu’il ne va pas me dire « bah » comme d’autres 😇​.

Le dimanche, place au Swiss par équipes, avec des matches de 8 donnes et toutes les catégories mélangées. L’ambiance était très détendue, comme au paire voire davantage car nous commencions tous à mieux nous connaître. Et très important : notre gros sachet de bonbons nous a accompagnés tout le week-end.

Lundi matin, on attaque la vraie compétition du week-end : la finale U26 par équipes. Le format :

• 3 matches de 10 donnes,
• un round-robin à 4 équipes (France, Hongrie, Tchéquie, Turquie),
• pas de carry-over : tout se rejoue de zéro.

Au fil des trois matches, on a vraiment eu le sentiment de bien jouer. Les décisions étaient globalement bonnes, le jeu de la carte solide, la défense attentive, et on avait une équipe très sympa.

Une mauvaise distribution à 3SA

J’étais en Sud avec cette main. J’ai d’abord dit 1♠ sur 1♣, ce qui est recommandé malgré la longue à Carreau quand on a un jeu faible.

Là-dessus, Romaric a fait un bicolore cher à 2♥. J’ai un jeu minimum, et un misfit complet dans ses deux couleurs… Je n’ai pas du tout envie de jouer 3SA s’il possède un jeu minimum, mais 3♣ non plus.

Je commence par dire 2SA qui dans le standard français est “modérateur“, avec des mains faibles ou intermédiaires. Romaric dit 3♣, qui est non forcing, avec un jeu minimum. J’annonce alors mes Carreaux dans un jeu faible avec l’enchère non forcing de 3♦.

Romaric, avec le singleton Carreau et une bonne source de levées à Trèfle a voulu tenter 3SA, malheureusement impossible à gagner avec RVx derrière As-Dame…

J’avais joué Trèfle vers la Dame : ainsi je gagne avec le Roi placé et les Trèfles 3-2, ou le Valet sec derrière. Le 10 de Trèfle n’est meilleur à l’impasse au Roi que si le Valet avait été troisième placé.

Nous remportons la finale avec une avance confortable, ce qui conclut de la plus belle des manières ce week-end pragois (j’ai checké sur Google j’admets).

À la remise des prix, nous avons eu droit au moment toujours un peu solennel : la Marseillaise. Solennel sur le papier seulement, parce que vocalement, disons que ce n’était pas notre plus grande performance technique. On a chanté un peu trop fort, un peu trop faux, et je crois que la vidéo restera bien au chaud dans nos téléphones.