Sous le soleil…des Antibes
Du 12 au 21 mai, plus de trois cents personnes se sont réunies à l’espace du Fort Carré d’Antibes Juan-les-Pins pour prendre part à la 73ème édition de ce mythique festival du soleil. Une semaine de bridge intense et chaleureuse.
Située sur la Côte d’Azur, la mairie d’Antibes Juan-les-Pins accueille chaque année des compétiteurs venus de tous horizons. Norvégiens, Grecs, Australiens et beaucoup d’autres étrangers encore (plus d’une vingtaine de nationalités au total) viennent profiter du joli temps, de la plage Juanita et des nombreuses épreuves au programme lors de leur séjour.
Roger toujours aux commandes
À 90 ans, Roger Damelé demeure à la tête de l’organisation de l’événement. Électricien dans l’automobile lors d’une vie antérieure, il en supervise le déroulé depuis 1980 ! Né à Antibes, Roger ne perd pas le nord lorsqu’il s’agit de prendre soin de sa ville qu’il nomme la « Mecque des bridgeurs ». Futé, il a décidé d’imposer un temps d’attente avant d’annoncer les résultats dans le but d’inciter les participants à visiter les commerces alentour. Livrés lors de la soirée, autour d’un cocktail frais, les résultats sont généralement accueillis dans une ambiance festive.
Les paires en tête
En ouverture du festival étaient proposés les tournois par paires dames et messieurs. Marianne LINDEN et Ine SNEPVANGERS, des Pays-Bas, se sont imposées chez les dames tandis que Bernard CABANES et Erick MAUBERQUEZ ont dominé leur catégorie. Bernard connaît parfaitement le festival, il y a participé à de nombreuses reprises et il voulait prendre sa revanche sur l’an passé où il n’était pas parvenu à monter sur le podium. Ce Montpelliérain aguerri, qui a représenté la France lors des championnats d’Europe de Madère en 2020, pratique le bridge depuis ses dix-huit ans et a remporté trois coupes de France lors de sa longue carrière. Son partenaire, Erick Mauberquez, anime des cours de bridge à Paris et joue également au plus haut niveau dans l’Hexagone.
Lors du tournoi par paires mixtes, la surprise est venue de Catherine BENOIT et Christophe COBETTO, tous deux membres du club de bridge de Sainte-Maxime. Classés en 1ère série Carreau, ils n’étaient que 34èmes à l’indice. Le duo de choc s’est installé à la première place après une énorme deuxième séance (70%) et ne l’a plus quittée. Une troisième tout aussi gourmande (69%) lui a permis de creuser un écart considérable. Malgré une dernière séance poussive (seulement 50%), ils ont devancé Renée Verdegael – Mark Thiele revenus comme des bolides (près de 70% de moyenne sur les deux dernières séances !) et Wafa Haddad – Jerry Stamatov.
À partir du 15 mai, place à l’IMP par paires. Les «gros bras» sont de plus en plus nombreux. Pour le commun des mortels, il s’agit alors de ne pas se faire écraser par ces joueurs cotés à l’indice maximal. Élisabeth Hugon, Philippe Cronier et Pierre Schmidt ne font généralement pas de cadeaux à leurs adversaires. Finalement, ce sont Gert Jan PAULISSEN et Sam BAHBOUT qui ont raflé la mise. Cette paire néerlandaise a devancé Cédric Lorenzini ‒ Robert Reiplinger et Michael Andersen – Bo Jensen.
Serious business
Le plat principal, l’Open par paires, clôturait le festival. 140 paires avaient pris place sur la ligne de départ. Les favoris indiscutables, Thomas BESSIS et Philippe CHOTTIN, vainqueurs l’an passé, n’ont pas déçu les bookmakers en réalisant la passe de deux, et avec la manière ! Un monstrueux 74% et des poussières lors de la troisième séance les a placé sur orbite. Une dernière séance presque aussi stratosphérique (67%) les a propulsés sur la première marche du podium, loin devant Cabanes-Poizat et mesdames Mus-Zuccarelli. Jamais rassasié, Thomas commentait les donnes jouées lors d’un débriefing en fin d’après-midi, un plus non négligeable pour les participants.
Une fois encore, le festival d’Antibes Juan-les-Pins a été une pleine réussite, boosté par une météo clémente. Jean Leonetti, le maire de la ville d’Antibes Juan-les-Pins, n’a pas boudé son plaisir. Et il n’a pas non plus manqué de féliciter encore et encore l’infatigable Roger Damelé. Notre nonagénaire («Du vieux avec du neuf», dixit le génial verbicruciste Scipion) songerait toutefois à prendre sa retraite l’année prochaine. Cela lui laissera plus de temps pour se consacrer à la moto, une autre de ses passions…
Comm