Champions’ Cup 2024 à Boario Terme : 3e place pour les Open Français

La France représentée à Boario Terme

La 22ème édition de la Champions’ Cup et la 2ème édition de la Women Champions’ Cup, organisées par l’EBL, se sont déroulées cette année à Boario Terme, en Italie, du jeudi 14 novembre au samedi 16 novembre 2024.

Après avoir eu la chance de participer l’année dernière, je vais partager avec vous ma deuxième expérience dans cette compétition internationale féminine. La Women Champions’ Cup réunit les équipes championnes nationales des 8 meilleurs pays européens. Cette année, le tournoi comptait deux équipes supplémentaires, puisque l’Italie et la France comptaient toutes deux deux équipes (l’Italie en tant que pays hôte, et la France a gagné une seconde équipe en remportant la Coupe l’année dernière (lien vers mon article sur la précédente édition de la Champion’s Cup féminine).

Notre équipe, avec dans l’ordre Anne-Laure, Carole, moi, Sabine, Martine et Valérie.

L’an dernier quand nous avions gagné à Dubrovnik, ma partenaire Anaïs était avec nous à la place de Martine. Cette année, je joue en face de Carole pour la première fois :).

Boario Terme, située dans la région de Lombardie, est une charmante ville thermale nichée au cœur des Alpes italiennes.

Round Robin en deux jours

Jeudi et vendredi, nous jouons neuf matchs pour tenter d’être dans les quatre équipes retenues en demi-finale. La demi-finale et la finale ont lieu le samedi.

Un joli cumul de chances

Voici une donne que j’ai jouée au premier match, contre l’autre équipe française. Nous jouions contre Bénédicte Cronier et Sylvie Gombert, qui ont joué les trois jours fixes avec Catherine Dumesnil et Danièle Avon.

Je suis au contrat de 3SA en Sud, sur l’entame du Valet de Cœur pris de l’As d’Est, qui a ensuite fait tomber mon Roi. Si les Carreaux sont bien répartis, j’ai dix levées : cinq Carreaux, un Trèfle, deux Piques et le Cœur déjà remporté.

Je ne peux pas me permettre de donner la main aux adversaires puisqu’ils auront la chute en main avec au moins quatre levées de Cœur.

Je commence par tirer l’As de Carreau, pour voir la défausse immédiate en Ouest. Bon, seulement trois Carreaux à encaisser alors ! Avec mon Cœur, l’As de Trèfle et As-Roi de Pique, ça fait toujours deux levées à aller chercher.

Deux possibilités : l’impasse à Trèfle, qui pourrait apporter quatre gagnantes, ou trouver la Dame de Pique, pour deux plis supplémentaires.

Mais comment choisir ? En paire, on pourrait se dire qu’il faut chercher le plus grand nombre de levées possibles, et tenter l’impasse à Trèfle. Mais en compétition par quatre, il faut surtout ne pas chuter, alors trouver les Piques suffit.

Comme toutes les impasses seront à 50%, j’ai choisi de cumuler mes chances de gain en tirant As-Roi de Pique : si la Dame de Pique tombe, j’encaisse mes neuf levées. Et si ça e fonctionne pas, je bascule sur l’impasse Trèfle.

La Dame de Pique était seconde et le Roi de Trèfle derrière, nous avons donc pu marquer 400 tandis que d’autres paires chutaient après avoir privilégié l’impasse Trèfle.

Une belle donne de livre d’exercices !

Un coup de Merrimac de Carole !

Après des enchères 1 P 1 P 2 P 3SA, je suis à l’entame. Ne voulant pas entamer la couleur de la déclarante, j’ai le choix entre Pique et Trèfle. J’ai choisi le 10 de Trèfle car je cherche la longue de ma partenaire, et elle a plus de chances d’être à Trèfle qu’à Pique puisqu’elle n’est pas intervenue à 1♠.

Cette fois-ci du point de vue de Carole en Nord : quand j’entame du 10, on ne peut pas savoir si c’est une vraie entame ou non. Le 10 peut provenir de R109 ou D109 troisièmes, quatrièmes ou cinquièmes, ou encore du 10 second ou troisième, en top of nothing.

Une chose importante à la vue du mort : la déclarante va affranchir ses Carreaux. Le but sera donc dans un premier temps non pas d’affranchir nos Trèfles, mais de l’empêcher d’affranchir sa couleur. On sait que la déclarante a probablement quatre Piques avec les enchères mais tant pis, il faut essayer de faire tomber l’As de Pique pour enlever la remontée au mort qui pourrait permettre d’encaisser les Carreaux.

Carole a donc joué Valet de Pique, et elle a bien fait !

Si elle avait rejoué Trèfle, la déclarante aurait pu plonger du Roi avant de jouer Carreau, conservant son As de Pique en reprise au mort. Alors que là, quand Carole joue le Valet de Pique, nous allons faire tomber l’As et encaisser deux levées dans la couleur, et même si Carole avait joué un petit et qu’Est avait duqué mon 10 de Pique, il m’aurait alors suffi de jouer le Roi ensuite pour la contraindre à prendre son As.

Un bon choix de manche du côté de l’équipe Open

Les paires Totof-Franck et Erick-Alain contre l’équipe Serbe au Round 6, d’où provient cette main de Franck en Ouest :

3 montre un fit de quatre cartes dans la couleur, et 3 un bon arrêt Coeur. 3 sur 3 montre une absence d’arrêt Carreau, et de beaux Piques (l’enchère poubelle, avec des Piques anémiques et une absence de tenue Carreau serait 4).

Sur 3, Franck a alors nommé la manche qu’il pensait la plus facile à gagner : 4 plutôt que 5 qui demanderait onze levées, quand il connaît déjà deux Carreaux perdants voire trois les mauvais jours.

Un très bon choix, puisque 3SA ne résistait pas aux Carreaux mal répartis, tandis que 4, comme 3SA si les Carreaux sont 4-4, gagne dès que l’impasse Pique réussit et que le Roi est au maximum troisième. Encore pire pour le contrat de 5 : on doit compter quatre Trèfles, l’As de Cœur, une coupe à Carreau et obligatoirement cinq Piques.

La meilleure manche était donc bien 4 en misfit, après avoir détecté la qualité de la couleur d’Est.

Notre équipe Dames termine en tête du Round Robin, tandis que l’équipe Open se classe deuxième après onze matchs.

Une décision difficile qui coûte la médaille

12 points, le fit à Pique et sept cartes à Trèfle. Trois choix s’offrent à moi : 4, 4 et 4.

J’ai choisi 4, car j’avais l’impression que notre atout final n’avait pas à être nécessairement les Piques, et aussi parce que j’avais l’impression qu’en disant 4 suivi de 4 sur un hypothétique 4 adverse, je montrerais bien ma main. Le bémol est bien sûr la réponse possible de 5 chez ma partenaire, mais j’étais tentée de croire que si ça arrivait ce ne serait pas forcément un moins bon contrat que 4 puisque nous serions fittées neuvième ou dixième, contre un fit huitième à Pique.

Carole a dit 5 sur 4, et j’ai chuté d’une levée après avoir concédé un Cœur, un Trèfle et un Pique, tandis que dans l’autre salle les adversaires gagnaient la manche à Pique.

Après avoir sondé plusieurs très bon joueurs (ou plutôt envoyé mon coach en équipe de France David le faire), il s’avère que la plupart des très bons joueurs jouent 4 fitté Pique, et font donc cette enchère puisque 4 pour les Trèfles ne permet pas de dialogue. Sans jouer cette convention, la plupart fittent à Pique mais certains échouent comme moi à 5.

Bref, une décision compliquée et coûteuse, puisque nous avons perdu la demi-finale contre les Italo-polonaises d’une dizaine d’IMP. Par la suite, nous avons joué pour la médaille de bronze contre les Hongroises mais nous avons perdu ce match d’une trentaine d’IMP – un peu moins de regrets sur celui-là.

Podium pour les Open !

De leur côté, les Français ont bien remporté une médaille en battant les Belges d’une quinzaine d’IMP, une sacrée performance puisque la compétition était très forte.

Bravo à Franck Riehm, Christophe Oursel, Erick Mauberquez, Philippe Soulet, Marc Bompis et Alain Lévy, qui s’étaient qualifiés à la compétition suite à leur résultat en DN1 par 4 !

Qu’avez-vous pensé de cet article de Margaux Kurek-Beaulieu ?

N’hésitez pas à me laisser un commentaire, j’y réponds à chaque fois !

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