La Coupe Epsilon : le partage et la convivialité d’abord !

Step by Step

Marie Cambonie et Monika Kümmel ont participé à la Coupe Epsilon et elles nous racontent cet événement unique.

Le principe de la Coupe Epsilon est très simple : chaque paire est composée d’un jeune de moins de 31 ans et d’un joueur plus âgé. Les paires s’affrontent lors de deux courtes séances de 12 donnes entrecoupées d’une pause durant laquelle est proposé un buffet pantagruélique. 

Les tables du gouter © D.R.

La formation des paires peut s’avérer un art difficile. En effet, lorsque vous jouez un tournoi de régularité, une compétition ou un festival, combien de paires « mixtes », jeune / moins jeune voyez-vous ? Très peu. C’est le cas des parents qui ont réussi à transmettre leur passion pour le bridge à leurs enfants ou des enseignants qui jouent avec leurs élèves ou encore des bridgeurs de très haut niveau. Mais quand on est jeune débutant, il est parfois difficile de se trouver un partenaire.

La bonne ambiance efface les écarts d’âge 

La Coupe Epsilon aide à briser cette barrière intergénérationnelle. Elle donne également l’occasion aux jeunes qui apprennent le bridge, notamment aux Quais des Jeunes Bridgeurs, de trouver des partenaires et de faire leurs premiers pas dans un véritable tournoi.

C’est encore mieux lorsque cela se déroule dans une ambiance conviviale et chaleureuse ! C’est ce que met en avant Dominique Portal, présidente du comité de Paris, qui est à l’origine du tournoi. 

Une atmosphère parfaitement en adéquation avec le caractère calme et attachant du chat Epsilon, mascotte de l’événement depuis ses débuts. 

Dominique Portal avec son chat Epsilon. © Margaux Kurek-Beaulieu

Et garder cette convivialité n’est parfois pas chose aisée dans un tournoi ! Alors, ici, il y a interdiction de hausser de la voix contre son partenaire ou ses adversaires. Et une grande bienveillance est de mise pour ceux qui font des renonces ou des enchères insuffisantes. 

Que des gagnants !

Donatella Halfon et Margaux Kurek-Beaulieu
© Monika Kummel

Cette édition a été un succès, avec 52 paires présentes. Dans l’absolu, il n’y a qu’une paire vainqueur et cette année ce fut Margaux Kurek-Beaulieu (Team Funbridge) et Donatella Halfon. Mais dans la pratique, tous les participants sont gagnants. En effet, chacun repart avec un sac rempli de goodies : gourde, tasse, stylo, trousse, un exemplaire de la revue Bridgerama, des peluches et même un tee-shirt pour ceux qui le souhaitent. Et grâce à la générosité des partenaires, chacun se voit attribuer un lot, qu’il s’agisse d’invitations pour des festivals, de livres (de bridge), de “diamonds” Funbridge, de jeux de société…

L’un des jeunes ayant débuté cette année au QFJB nous raconte :

« C’était super, j’ai beaucoup apprécié l’ambiance très bienveillante. J’aime l’idée du moment convivial et le fait de réunir les générations. En revanche, le fait d’avoir un niveau aussi hétérogène est un peu déstabilisant. J’étais intimidé de me dire que je faisais partie des plus mauvais mais ma partenaire s’est montrée très compréhensive… Cette épreuve est un bon moyen de commencer la compétition sans la pression des résultats. Je reviendrai sûrement l’année prochaine et, sûr, je jouerai mieux ! 

© D.R
Une belle table de lots © D.R.

Monika: “Plongez avec moi au cœur du tournoi !

C’est la septième édition de la Coupe Epsilon mais pour diverses raisons je n’avais pu participer auparavant. Peut-être aussi qu’ayant commencé le bridge à l’âge de douze ans, il m’était difficile d’accepter que je serai la « vieille » de la paire. Cette année, j’avais l’occasion de jouer avec une jeune du Quai Francilien des Jeunes Bridgeurs (QFJB) qui a démarré le bridge en septembre aux côtés d’un excellent professeur, Julien Bernard ! Elle était très impressionnée par tous les champions présents dans la salle, elle qui n’avait jusqu’à présent joué qu’une seule compétition réservée aux débutants. Mais c’est la beauté de ce tournoi ; on peut être débutant et jouer aux côtés des meilleurs comme Dupont au rugby ou Nadal au tennis. 

Et maintenant voyons comment vous auriez joué à ma place : 

Après plusieurs donnes où je n’avais pas l’impression de ne pas pouvoir faire grand-chose, me voilà déclarante au contrat de 4 Piques contre une bonne paire. Je suis en Ouest. Nord a ouvert de 1♥ (remarque : c’est légitime avec un bicolore de 11 points à honneurs concentrés) et Sud l’a soutenu. Après l’entame du Roi de Carreau, je découvre le mort :

L’entame est embêtante. Si je veux ouvrir ma coupe à Cœur, la défense va certainement encaisser ses deux levées à Carreau. Juste fait, ce sera plutôt bon si le champ ne joue pas la manche. Mais ici, il est fort probable que la plupart des paires joueront 4 Piques. La ou les levées supplémentaires vont donc valoir de l’or. Je décide d’établir les Trèfles sans attendre. Après l’As de Carreau (le Valet en Sud, intéressant), j’encaisse As-Roi de Trèfle (en défaussant un Carreau) et coupe un Trèfle de l’As de Pique pour éviter toute surcoupe. Nord défausse un Cœur. Pour affranchir la couleur et la récupérer, j’ai besoin de deux remontées au mort. Si les Piques sont 2-2, il me suffit de poursuivre par Roi de Pique, Pique pour le Valet, Trèfle coupé gros et petit Pique. Mais cette ligne s’avérera catastrophique si les Piques sont 3-1… Lorsque j’encaisse le Roi de Pique, j’observe l’apparition du 2 à ma gauche et du 9 à droite. Hum ! Ce 9 pourrait bien être un singleton et, vu la distribution de la donne, ce ne serait pas trop étonnant. Après tout, il peut y avoir des déclarants débutants aux autres tables, je décide donc d’assurer mon contrat et je joue un Cœur pour ouvrir la coupe. Nord fournit le 10 que Sud prend du Valet pour contre-attaquer du 10 de Carreau, espérant que son partenaire lise bien la situation et prenne de la Dame pour lui donner la coupe à Carreau, me limitant ainsi à dix levées.

Heureusement pour moi, Nord craint de libérer mon 9 de Carreau (hum !) et laisse le 10 de Carreau maître. Je prends le retour à Pique du Valet, coupe un nouveau Trèfle et remonte au mort par la coupe à Cœur au Valet d’atout. Les Piques étant 2-2 (!), un Trèfle affranchi constitue ma précieuse onzième levée. Tout est bien qui finit bien…

Qu’avez-vous pensé de cet article ?

Partagez votre avis en section Commentaires de cet article !

3 commentaires

Laisser un commentaire