Federica championne du monde mixte !

Mon premier championnat du monde

J’ai été sélectionnée pour la première fois en équipe nationale mixte italienne aux Championnats du Monde 2025. Mon partenaire, Federico Porta, et moi avons remplacé la paire précédente (Baroni–Gandoglia), tandis que le reste de l’équipe est resté identique : Dario Attanasio avec son épouse Gabriella Manara, et Leonardo Cima avec son épouse Barbara Dessi.

Même si j’avais déjà de l’expérience grâce aux championnats U26, représenter l’Italie à Herning, c’était d’un tout autre niveau. Fede et moi abordions cette compétition avec plus d’espoir que d’attentes : non pas parce que nous nous sentions inférieurs, mais parce que nous savions qu’obtenir un grand résultat dès une première participation ne pouvait pas être pris pour acquis.

Les journées de qualifications étaient longues et intenses : pleines de tension, de hauts et de bas, de joie et de frustration. Heureusement, l’ambiance dans l’équipe était exceptionnelle : victoire ou défaite, nous réagissions toujours de la même manière — en regardant vers l’avant. C’était notre devise : « Dans un long championnat, il n’y a qu’une chose à faire : penser au prochain match. » Et cela s’est révélé tellement vrai !

Du courage en intervention sur un barrage !

Nous jouions contre l’équipe des Bermudes qui ouvre 2SA faible avec les mineures.

Avec un peu de courage, j’ai déclaré 3 pour montrer un 6–4 majeur. Federico a demandé ma couleur sixième avec l’enchère de 3, j’ai passé sur 4 pour montrer un jeu minimum et après le contre de réveil de Fede, j’ai déclaré 410 levées, même après l’entame de l’As de Cœur suivie de la coupe.

À l’autre table, Gabriella et Dario, qui ne jouent pas ce système, n’ont pas ouvert avec la main du Sud. Ouest a ouvert de 2 faible, Dario a dit 4, Est 4, Gabriella 4SA avec une main à base de mineures, et Dario a conclu à 5. Personne n’a contré, car ils pensaient probablement être le camp en défense.

Encore un bon coup

Tous vulnérables, j’avais 21 points quand les enchères sont arrivées à moi après 3–3–3♠. J’avais plus de points qu’eux tous réunis !

Surprise mais confiante, j’ai conclu au chelem après deux enchères forcing. Ouest pouvait battre le contrat en entamant l’As de Trèfle (et je crois que c’était la meilleure entame à faire, puisqu’il n’avait qu’un seul Cœur l’a fitté à 4♠ sur mon 4 forcing). Heureusement, il a entamé Carreau et nous avons réalisé 12 levées.

Le meilleur contrat est 6, mais il est quasiment impossible à déclarer.

Les montagnes russes

Après six jours de round robin, nous étions passés de la 10e place au 4e jour à la 2e place, seulement derrière USA1, intouchables. Malheureusement, nous avons perdu le dernier match et sommes retombés à la 4e place, sans choix d’adversaire pour les quarts. Mais comme on dit en Italie : « Choisir porte malheur ». Le tirage au sort nous a donné USA2.

Le match a été difficile. Après une première journée équilibrée, la deuxième a très mal commencé : en quelques donnes, nous étions menés de 40 IMPs. Un désastre. Même sans mal jouer, nous avons perdu de 63 IMPs. Tout semblait fini.

Deux donnes du cinquième tour illustrent notre malchance :

Première : Federico ouvre de 2SA 20–21, et nous atterrissons à 6SA. L’entame Cœur bat directement le contrat, mais nous avons eu l’entame Pique.

Federico a joué cinq tours de Pique, Est a défaussé deux Cœurs, et quand Fede a joué Trèfle, en voyant le 9 apparaître, il a dû deviner si Est avait gardé le Roi sec à Cœur avec cinq Trèfles, ou s’il y avait une répartition Trèfle 4–2. Il a choisi la ligne normale des Trèfles 4-2, a mis l’As sur le Roi et chuté d’une levée.

Deuxième : encore un chelem, mais les Carreaux étaient 5–0.

À l’autre table, ils ont joué 3SA sur les deux donnes, soit un swing de 50 IMPs.

On se remotive !

Nous avions besoin d’un sursaut immédiat. Et nous l’avons trouvé. Je n’oublierai jamais la tension d’une donne cruciale où je devais deviner la bonne carte. Les cartes semblaient peser une tonne.

Fede a mis le carton bleu sur 5 et c’était à moi de jouer le contrat. Je devais décider comment manier les Carreaux. Après deux minutes, j’ai décidé de mettre l’As. Je ne perdais que contre le Roi cinquième à gauche. C’était insoutenable.

La décision a payé, et à partir de là, nous avons déroulé. Résultat : 70–20 pour nous, effaçant complètement la séance précédente. J’en tremblais encore d’adrénaline. Ensuite, Fede et moi avons soufflé, nos coéquipiers ont continué sur leur lancée et nous avons scellé la victoire. Nous étions en demi-finale !

En route vers le haut du podium !

En demi-finale, nous affrontions USA1, dominateurs du round robin. Pression énorme, mais l’esprit d’équipe a fait la différence : aucun conflit, seulement du soutien et les encouragements venus d’Italie. Après deux jours serrés, nous l’avons emporté. Déjà un exploit. Mais notre coach Valerio Giubilo nous a rappelé : « Bravo, mais demain c’est une nouvelle bataille — contre la Chine. »

La Chine, solide techniquement et mentalement, nous attendait en finale. Curieusement, j’étais moins nerveuse : peut-être par satisfaction, peut-être par fatigue. Fede et moi avons mieux joué, et toute l’équipe s’est surpassée. Après un premier jour derrière, nous avons renversé la situation le second. Fatigués mais galvanisés, nous avons donné le maximum.

Et nous avons gagné. C’est une émotion indescriptible que je garderai à jamais : une équipe incroyable et le partenaire idéal. Je n’aurais rien pu espérer de plus.

Avez-vous aimé cet article ?

On attend vos retours dans les commentaires !

2 commentaires

Laisser un commentaire