Une question d’honneur – Séisme aux qualifications du Bermuda Bowl 2022
Vous le savez peut-être, les qualifications européennes au Bermuda Bowl 2022 ont actuellement lieu 100% en ligne, en raison du contexte sanitaire. L’Italie, en qualité de pays hôte de l’événement qui se tiendra du 27 mars au 9 avril 2022 à Salsomaggiore, est d’ores et déjà qualifiée.
Une équipe italienne est tout de même alignée lors de ces qualifications européennes, unanimement considérée comme « équipe B » par les connaisseurs. Jusque-là, tout va bien dans le meilleur des mondes. A un « petit » détail près cependant : la présence d’un sulfureux personnage, Fulvio Fantoni, au sein de l’équipe italienne.
C’est que ce monsieur est loin d’être un inconnu dans le monde du bridge : le joueur italien s’est tristement fait connaitre via des affaires de tricherie. Une anomalie de retrouver ce personnage dans l’équipe italienne ? Il semble que non, en tout cas selon le CAS (Court of Arbitration for Sport) qui a annulé ses condamnations et selon l’EBL qui a validé la composition des équipes présentées aux qualifications européennes.
Cela aurait pu en rester là, on en a vu d’autres et de bien plus scandaleuses pensez-vous… Eh bien non, la mèche était allumée et cette fois-ci elle n’allait jamais s’éteindre. Un sentiment d’indignation s’est vite répandu au sein de la plupart des équipes engagées dans la compétition. Les champions du continent européen, se sentant personnellement blessés dans leur honneur et considérant l’honneur de la compétition bafoué, faisaient face à un véritable cas de conscience. Que faire ?
Alors quand l’équipe écossaise a refusé de jouer contre l’équipe italienne le premier jour des qualifications, décision sanctionnée par un score de 12-0 en faveur de l’Italie, ça a ouvert la boite de Pandore. Pays de Galles, Slovénie, Lituanie, Ukraine… 11 nations ont suivi l’exemple de l’Ecosse en refusant également de jouer contre l’Italie, avec les mêmes conséquences dramatiques pour leur classement.
Au final, chacun se fera son opinion sur cette affaire, et nous suivrons attentivement les suites que les institutions de bridge donneront à ce véritable séisme dans le monde du bridge. Chez Funbridge, nous retiendrons en tout cas le courage des joueurs qui se sont illustrés par leur honneur ces derniers jours et qui en sortiront forcément grandis aux yeux de tous les amoureux de ce sport d’esprit.
En particulier, l’Ecosse sort naturellement du lot en tant que première nation à avoir sonné la révolte, ainsi que l’immense joueur norvégien Brogeland et les joueurs allemands Auken-Welland, tous trois démissionnaires de leurs équipes respectives en signe de protestation. Respect.
L’équipe Funbridge.
bravo
J’espère que l’équipe de France a fait de même
Dans quel monde vivons nous et nos instances dans tout cela quelle position , !!!!!
Pas seulement de la matière grise les bridgeurs , mais aussi des c…….. Bravo
se substituer aux instances fedérales ou judiciaires c’est n importe quoi….
Bravo à Sabine et tous les autres.
C’est un immense soulagement de voir une initiative individuelle permettre à la justice de triompher face à la mièvrerie de l’establishment.
On pense au « J’accuse » de Zola, l’événement déclencheur de la réhabilitation de Dreyfus.
Les droits d’inscription de l’équipe italienne devraient être reversés aux écossais et autres contestataires de la première heure à titre de dédommagement symbolique.
J’ai un ami qui a été privé de médailles dans le Final Four de la DN1 française dans les années Fantoni-Nunes. Le préjudice subi est irréparable.
Et quid de tous ces compétiteurs internationaux qui ont été privés de titre ou de podium?
On attend une prise de position officielle, sans équivoque, à la diffusion la plus large possible, de nos instances dirigeantes. Un communiqué commun des fédérations nationales et internationales. Un mea culpa peu glorieux de la fédération italienne qui a permis à Fantoni d’oser se présenter.
Applaudissons sans réserve cette levée de boucliers.
Honte perpétuelle au sinistre Fantoni qui assassine le bridge sans remords.
Merci au chevalier Brogeland.