Un suspect inhabituel

Éternelle question du bridgeur… à qui la faute, qui est coupable ? Cet article est dédié à un domaine prétexte à bien des discussions au sortir des tournois, la signalisation.

La Jeune Fille prend sa place sur une application de bridge en ligne pour la première mi-temps. – «À qui sommes-nous associés, ce soir ?» demande-t-elle au Jeune Homme. – «Nous jouons avec Pierrette et Jacques, tandis que les jumeaux sont associés à ces deux jeunes Bretons que nous avions rencontrés au festival de La Baule, il y a deux ans, tu te souviens ?» – «Ah oui ! Très bien.»

Aucun fait marquant n’est à noter sur les trois premières donnes, notre Jeune Fille commençant à s’installer dans une légère somnolence. Et il ne semble pas que l’affichage sur l’écran de sa main sur la donne suivante soit de nature à l’en sortir :

Son adversaire de droite ouvre de 1♦ et la séquence se poursuit sans que son camp y participe le moins du monde :

Elle laisse passer quelques secondes quand elle réalise qu’il lui faut entamer. Elle hésite. Pas sur sa couleur d’entame. Avec ses 2 malheureux points, il lui est bien clair qu’elle doit essayer d’aider son partenaire à affranchir sa couleur. L’aide sera bien meilleure à Cœur qu’à Pique, tant en longueur qu’en apport d’honneur, donc elle s’est assez facilement décidée pour l’entame à Cœur. Elle hésite sur le choix de la carte ! Notre Jeune Fille connaît bien la convention d’entame qu’elle pratique. Avec un honneur troisième, le Jeune Homme et elle ont choisi d’entamer de la carte intermédiaire, ici le 8, comme s’ils avaient trois petites cartes.