
Les Rombaut à Memphis

Salut à tous !
Je suis Léo, de la Team Funbridge, et j’ai joué avec mon père le national américain qui a eu lieu à Memphis mi-mars. J’aimerais vous raconter notre parcours à travers les différentes épreuves !

On profite du basket à Memphis
Nous sommes arrivés à Memphis le lundi soir.
À peine les valises posées, on filait déjà voir deux matchs NBA : d’abord Memphis contre les Suns, puis un autre contre les Cavaliers qui sont premiers de la ligue !
Papa est fan de basket, donc c’était le bon moyen de bien lancer la semaine.



La finale du World Bridge Tour
La finale du WBT (World Bridge Tour) démarrait officiellement le mercredi, avec deux jours de compétition intense.
Le concept ? Les 16 meilleures paires dispos sont réunies pour un championnat ultra relevé. Chacune affronte les 15 autres sur des mini-matchs de 6 donnes, format Butler.
La sélection se fait en fonction des résultats dans les championnats transnationaux, les Winter Games, les Nationaux américains, etc. Bien sûr, les seize premières paires n’étaient pas forcément disponibles, mais les seize paires présentes étaient dans les 25/30.
Premier jour : on termine dans la moyenne. Rien de fou, mais pas de drame non plus. On est à +3 IMP, donc encore dans la course. Le lendemain, un peu plus de réussite (et un petit coup de chance), et voilà qu’à deux matchs de la fin, on est deuxièmes au classement général !
🎯 Une première donne du WBT
Contre Giovanni Donati et Giacomo Percario, deux italiens de l’équipe Open que l’on croise souvent, je suis en Sud, non vulnérable. Le coup commence :

J’ai une très belle main… mais peu de place pour m’exprimer.
Je sais que je vais intervenir mais 5♥ serait insuffisant avec ma main, car le chelem demande peu de jeu en face.
Je tente donc 4SA, un bicolore indéterminé dans ce contexte. Je croise les doigts pour une réponse à 5♣ — parce que sur 5♦, 5♥ serait un peu flou.
Coup de bol : Papa répond bien 5♣, ce qui me permet de dire 5♥, une enchère plus forte que 5♥ direct sur 4♠.
Et là, il conclut tranquillement à 6♥ avec un As et le Roi d’atout, égal après avoir donné un Carreau.
La donne complète :

Un très bon coup pour finir sur le podium ? 🔥
On est deuxièmes, on affronte les premiers à deux matchs de la fin. Je suis en Sud :

1SA à droite, je passe. Passe, puis Contre de Papa, qui montre une mineure longue et une majeure 4e (bien que le Contre soit plus flexible en 4e position). Sans certitude, je décide de transformer le Contre en passant en Sud, il faut scorer.
Entame Pique, pour le Valet de ♠ singleton de papa. Ça pousse à la Dame, et le déclarant se retrouve sans levée. Il joue vers le Roi de ♦ pour l’As de Nord, qui joue ♣ pour mon Roi. Je contre-attaque du Roi de ♠ pour montrer le 10 et aussi annoncer le Roi de ♥. Résultat : -4, soit 1100. Grosse perf !
À deux donnes de la fin, on était peut-être en tête. Malheureusement, l’avant-dernier match nous fait très mal : deux donnes à -12… qui auraient tout aussi bien pu faire +12. Voici l’une d’entre elles, qui nous coûte probablement le tournoi…
Donne décisive (et fatale)
Je suis en Sud. Papa ouvre agressivement de 3♥, Sabine Auken en Est tente 3SA, et je Contre. Ouest ne se sauve pas à 4♠ et 3SA contré devient le contrat final.

J’entame le Roi de ♦. Papa met un petit : donc singleton.
Je tire l’As de ♦, et là, Papa ne me défausse pas le 8 de ♣ pour m’appeler, mais le 5 de ♥ en parité.
Du coup, je rejoue ♦ pour tenter d’affranchir la couleur, en espérant que mon partenaire prenne la main à ♠ ou ♥… mais on file le contrat.
3SA contré a été filé à pas mal de tables, une donne piégeuse.
On se rattrape sur la dernière avec une belle victoire, mais au final, on termine 4èmes, à seulement 3-4 IMP du podium et 15 des premiers. Forcément un peu frustrant vu notre position à deux matchs de la fin. Le classement final :



Les nationaux américains sont très prisés par les jeunes, notamment certains de la Team Funbridge (Christian, Sofie, Finn, Ella…)
Le Platinum Pairs, une de mes épreuves préférées au monde 💎
Ensuite, on enchaîne avec une épreuve par paires, le « Platinum Pairs« , typiquement US : il faut un minimum de points pour pouvoir s’inscrire. C’est une de mes épreuves préférées au monde, car le niveau est très élevé. Avec 110 paires au départ, on termine 4èmes des qualifs du premier jour, donc direction le deuxième jour (ils éliminent la moitié du champ à chaque phase : de 110 à 63, puis 55).
Jour 2, cette fois avec paravents. On passe les deux coupes (62 puis 52 paires restantes), toujours dans le top 4.
En finale, on part avec un gros carry-over : 53,5. On est dans le top 5-6 au début. Deuxième séance un peu plus moyenne (51%), et au final on finit 6èmes sur 28. Un bon résultat, mais encore une fois, ce petit goût de « presque »…
En paire, on se bat !

Je suis en Sud, rouge contre vert.
À droite : 1♦. J’ai bien envie d’intervenir, mais 1♥ m’embête vu la mauvaise qualité comparée à mes ♠, que je ne pourrai sûrement pas nommer.
Je décide de passer pour ne pas fausser l’entame si on défend.
3♦ barrage, passe, passe… je me jette à l’eau avec l’enchère de 3♥.
Passe, passe, et 4♦. Bon, j’ai fait mon job. Papa contre, et on défend 4♦X -1 grâce à des coupes à ♣.
En paire, c’est important de réveiller, même si parfois tu prends -500 ou -800. Il faut se battre, et tant pis si tu prends un zéro une fois.

Une dernière donne du Platinum Pairs – Demi-finale

Je suis en Sud. Là, les choses deviennent intéressantes.
J’ai envie de viser le chelem, le splinter ne colle pas trop à ma main avec un Roi sec, mais 3♥ ne me plaît pas non plus… Je dis quand même 4♣.
Réponse de 4♦ de Papa, positif mais pas au niveau du Blackwood.
J’hésite : 4♥ ou poser le Blackwood ? Finalement, je choisis la deuxième option et on joue 6♠.
Les quatre jeux :

Si j’avais temporisé avec 4♥, on serait sûrement restés à 5♠. Là, les deux impasses passent, donc on score 6♠ +1. Ma main n’était pas facile à juger, mais je pense que viser le chelem était justifié : souvent à 75 %, au pire à 50.
La Vanderbilt
Puis place à la grosse épreuve par équipes en KO, avec la team « France » : Baptou, Colin et les deux Pierre : une super équipe jeune et sympa, pleine de potentiel.
Petit hic : Papa et moi avons des points, mais pas nos partenaires.

Photo prise par Karine Meyer (Le Bridgeur)
Du coup, quelques équipes (dont les meilleures) étaient exemptées, certaines avaient un match de 60 donnes, et les autres — comme nous — jouaient un « forway » à 30 donnes : si tu gagnes, tu passes ; si tu perds, tu joues une deuxième chance contre un autre perdant.

Notre forway était costaud : premier match, on perd de 10.
On se rattrape au repêchage avec une victoire de 12 et on se qualifie pour les 16e.
Ensuite, gros morceau : l’équipe Zimmermann. On mène de 7 à la mi-temps, mais on craque ensuite et on perd d’environ 30.
Malgré tout, on est fiers de notre niveau de jeu. Perdre contre Zimmermann, ça pique moins que contre une équipe faible.
Cédric Lorenzini, vainqueur de la Vanderbilt 👑
Félicitations à Thomas Bessis et lui !🎉 Cela vient compléter un palmarès américain impressionnant cette saison : victoire dans la coupe Soloway en novembre, 3e dans la coupe Reisinger en décembre.
La semaine se termine avec quelques petites épreuves bonus. Bilan : une super expérience, plein de jeu de haut niveau… mais un petit goût amer de ne pas avoir su transformer nos bonnes positions en vrai coup d’éclat.
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Bon article, merci
Vraiment intéressant .Le très haut niveau est impressionnant .Bravo
Bravo
Très intéressant