Dominique Fonteneau : entre passion et transmission

Passionné de bridge depuis toujours, il partage son savoir avec enthousiasme depuis son petit village du Tarn. Enseignant dévoué et fin pédagogue, il accompagne ses élèves avec patience et rigueur, leur transmettant bien plus que des techniques : une véritable passion pour le jeu.

Qui est vraiment Dominique Fonteneau ? Quel est son secret pour captiver ses élèves et faire vibrer les tables de bridge ? Une chose est sûre, son nom continuera de résonner dans le monde du bridge encore longtemps !

Sommaire :
Portrait d’un bridgeur
Des débuts prometteurs
Une passion qui devient un métier
Une relation longue avec Funbridge
Le portait chinois

Portrait d’un bridgeur

Peux-tu te présenter aux Funbridgeurs ?

Je suis Dominique Fonteneau, j’ai 51 ans, je suis marié et j’ai un enfant.

Mon grand-père était passionné par le bridge ainsi que mon père. J’ai démarré le bridge en 1985 au club de Reims, ville dont je suis originaire.

Des débuts prometteurs

J’ai pris des cours à 11 ans avec P. Caralp, une référence en France. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Julien Geitner, un surdoué du bridge, avec qui j’ai joué pendant plus de 15 ans avec beaucoup de succès. Malheureusement, Julien nous a quittés bien trop tôt.

L’aspect compétitif m’a immédiatement séduit. J’ai énormément lu sur le bridge, profitant des nombreuses revues françaises que mon père collectionnait. J’observais également les meilleurs joueurs. À 15 ans, j’ai intégré le club France Junior, où j’ai été coaché par les meilleurs, ce qui m’a permis de participer à de nombreuses compétitions internationales junior.

En 1994, j’ai pu participer au premier championnat d’Europe des moins de 21 ans. Nous étions archi-favoris et, malgré une lourde défaite au premier match, nous avons survolé l’épreuve.

Victoire au championnat d’Europe des moins de 21 ans en 1994 à Papendal (Pays Bas)

De gauche à droite, Laurent Bouscarel, moi, Jérôme Rombaut, Anne Colliez, Julien Geitner et Félicien Daux.

Le capitaine était JCQ et le coach Yves Lormant.

La victoire dont tu es le plus fier ?

Notre victoire en Coupe de France, toujours en 1994 ! Nous n’étions pas favoris. Jamais une équipe aussi jeune (19 ans en moyenne) n’avait gagné un titre majeur au bridge. Record toujours très loin d’être égalé.

De gauche à droite : Laurent Bouscarel, Jérôme Rombaut, Julien Geitner et moi.

C’était il y a trente ans. Je me souviens être rentré avec Laurent à 4h du matin après avoir fêté dignement le titre. Nous nous sommes perdus dans une banlieue sombre jusqu’au moment où une voiture nous a suivis. Quelques minutes plus tard, une voiture de police banalisée nous arrête. Ils ne rigolaient pas. Pendant qu’ils vérifiaient les papiers que nous n’avions pas, ils ont commencé à fouiller la voiture, ont ouvert le coffre et sont tombés sur… la Coupe de France ! Avec une plaque gravée à la date du jour. Nous leur avons expliqué avoir fêté un événement exceptionnel, le ton s’est radouci et ils nous ont laissés partir en nous félicitant. Il ne pouvait rien nous arriver de mauvais ce jour-là.

Une donne me revient. C’était lors du match qualificatif pour la finale nationale de cette Coupe de France. Nous jouions en province contre les stars locales, qui se sont frotté les mains en voyant des ados arriver. Le match était serré et l’ambiance s’est tendue. À quelques donnes de la fin, mon partenaire décide de passer dans la séquence 1♠ – 2♠ avec un 5-5 Pique-Trèfle et 12H bien faits, alors que nous jouions 2♠ positif. La star locale s’énerve, dit qu’on est nuls et commence à insinuer que l’on triche. J’étais prêt à intervenir quand mon partenaire a géré différemment. Il s’est volontairement fait passer pour un idiot en répétant en boucle :
— Mais je n’ai que 12 points…
Cela a complètement déstabilisé notre adversaire, qui a chuté un 4 avec 10 levées de tête sur la donne suivante. Nous avons gagné le match de 3 IMP. Et Julien m’a expliqué ensuite qu’il était parfois malin de faire croire que l’on est idiot.

Te souviens-tu d’une anecdote marquante de tes débuts ?

Mon premier tournoi de club ! Je jouais avec mon père et j’avais à peine 11 ou 12 ans, après avoir découvert le minibridge six mois plus tôt. Nous jouions tout naturel et je ne savais pas ce qu’était un contre d’appel.

Mon père a ouvert de 1♣, intervention à 1, et j’avais du jeu et six beaux Carreaux en main. J’ai contré, et résultat : 5 de chute et sûrement mon premier top !

Une passion qui devient un métier

Le bridge occupe-t-il une place centrale dans ta vie aujourd’hui ?

Oui et non. Oui, car Funbridge me permet d’en faire mon quotidien. Non, car je partage ma vie avec mon épouse, ma fille et mes amis, qui sont presque tous non-bridgeurs. Ma fille me regarde parfois jouer sur Funbridge et commence à compter les atouts.

Sur le plan personnel, le bridge m’a apporté de belles rencontres. Sur le plan professionnel, une certaine liberté.

Comment es-tu devenu ambassadeur Funbridge ?

J’ai d’abord proposé mes services pour les défis vidéo contre Argine. Ensuite, après avoir filmé et remporté un tournoi ambassadeur de Zia Mahmood, j’ai proposé la vidéo. La suite est venue naturellement.

En quoi consiste ton rôle d’ambassadeur sur l’application ?

Mon activité est variée : un tournoi mensuel avec vidéo et article, des défis hebdomadaires en direct sur Twitch, une masterclass mensuelle. Je participe aussi aux grands événements Funbridge où j’ai l’honneur d’être une cible. Je reçois de nombreuses demandes de défis et de messages, et j’essaie d’être à la hauteur de mon statut d’ambassadeur.

Chaque mois, j’organise un tournoi ambassadeur accessible depuis l’onglet « jouer un tournoi » (circuit Bridge Points), gratuit pour les abonnés Premium+. Une vidéo et un article explicatif accompagnent ce tournoi. Il y a aussi un tournoi mensuel en donnes préparées associé à chaque masterclass, ouvert à tous.

Qu’est-ce qui te plaît dans l’enseignement du bridge ?

Partager la connaissance est essentiel. Tout ce qui entrave ce partage, comme l’absence de débat d’idées, nous affaiblit.

Quelle est la meilleure façon d’apprendre et de progresser au bridge ?

À mon époque : la lecture et l’observation des meilleurs. Aujourd’hui, les outils informatiques comme Funbridge sont devenus essentiels.

Victoire en Interclubs Division 1 de l’équipe Bridge Académie Toulouse en 2014

De gauche à droite : Eric Bourgeaux, Jean-Louis Counil, Jean-Luc Aroix, Alain Benoit, Olivier Giard et moi.

Si tu devais donner un seul conseil à un joueur souhaitant s’améliorer, lequel serait-il ?

Connais-toi toi-même et travaille tes points faibles.

Une relation longue avec Funbridge

Depuis quand joues-tu sur Funbridge ?

Je me suis inscrit en décembre 2018, soit 18 ans après Jérôme Rombaut !

Qu’est-ce qui te plaît dans l’application par rapport à d’autres plateformes ?

J’apprécie la liberté totale qu’offre Funbridge : jouer quand on veut, réfléchir autant qu’on le souhaite, expérimenter. On retrouve progressivement la richesse du bridge live.

J’aimerais que Funbridge serve de tremplin pour attirer les jeunes et les actifs au bridge. Malheureusement, les clubs ont du mal à attirer ces publics. Pour que les compétitions en ligne soient un vrai succès, il faudra un enjeu important et une fiabilité totale des résultats. J’espère qu’on y arrivera.

Le portrait chinois de Dominique Fonteneau

♦️​​ Si tu étais une enchère ? Un fit, car c’est l’information la plus utile.

🍻​ Si tu étais une carte ? Le 7 de Carreau… s’il y a de la bière au frais !

​📽️ Si tu étais un joueur célèbre ? Omar Sharif, une vie de roman.

🃏​ Si tu étais un autre jeu de cartes ? Le Barbu : technique, amusant, convivial.

🌄 Si tu étais une ville ? Shangri-La, pour la paix et la tranquillité (même si elle est imaginaire). C’est un lieu décrit dans le roman Les Horizons perdus, écrit par James Hilton en 1933.

🎵 Si tu étais une musique ? La chevauchée des Walkyries, car le bridge est aussi un combat.

📖 Si tu étais un livre de bridge ? Le bridge dans la ménagerie, pour l’autodérision.

🙏 Si tu étais une expression souvent entendue à la table de bridge ? « Merci, partenaire ! » (que je ne dis pas assez souvent).

🤍 Si tu étais une qualité essentielle pour un bridgeur ? La résilience.

🫥​ Si tu étais une émotion en pleine partie ? Le doute.

20 commentaires

  1. Merci de nous faire partager vos goûts, vous n’aimez pas que le bridge, c’est rassurant. Vous avez une vie en dehors du bridge (je m’en doutais un peu quand votre petite chatte intervient pendant vos défis). Votre côté pédagogue ne fait aucun doute. Personnellement, j’attends chacun de vos défis avec une très grande impatience, ils sont ma priorité absolue le jeudi! Ne changez rien!

  2. Dommage qu’on ne puisse pas faire de commentaires en différé sur twitch. En effet se mettre en direct à l’heure du goûter le jeudi ce n’est pas forcément pratique…
    Sinon bravo pour cette alliance pas évidente entre pédagogie et compétition face à l’IA ou de vrais joueurs.
    Olivier

  3. J’attends toujours les masterclass avec impatience et en vous écoutant, même si je m’étonne parfois de vos doutes, j’ai l’impression de mieux comprendre, de l’intérieur, la démarche réflexive du bridgeur… pédagogue et sympathique, accessible , beaucoup de qualités …

  4. Vous êtes un professeur de bridge extraordinaire ! Vos master class sont extrêmement claires, vous expliquez les notions théoriques avec rigueur mais aussi avec humour et c’est avec un très grand intérêt et beaucoup de plaisir que je suis vos vidéos.
    Je suis admirative face à votre capacité à reconstituer les mains des adversaires !
    Vous m’avez transmis votre passion du bridge et cela a été une magnifique découverte !
    Pour tout cela, un tout grand merci !

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